"Une cigarette, deux cigarettes, trois cigarettes... Un verre de sky et je plane. Je me sens seul dans cette bataille. Je suis seul dans la bataille que je mène. Personne ne peut me comprendre et personne ne peut plaindre un gars comme moi. Moi, Tokyo, 22 ans passé. Je n'existe qu'à travers ce nom de ville, offert gentiment par Robraco. Tous les matins, je travaille. Parfois j'en écrase un par hasard, c'est un peu la lotterie. Avec un peu de chance, je l'ai eu du premier coup. Avec moins de chance, je suis obligé de lui arracher ses membres. Pas tous, parfois simplement un rein, un poumon, un morceau de jambe. Quelque chose qui se revend bien, vous savez, au marché noir. On m'a dit que si je travaillais bien, je serais récompensé. Je monterais de grade, et en suivant, c'est moi qui m'occuperait des ***s. Je pourrais vendre toutes ces filles. Mais avant de gérer les enchères, il faut les trouver, les *** dans le fourgon, sans trop les abîmer. Bah non, on abîme pas ses jouets, sinon personne voudra s'en servir. Je suis là, à mâter laquelle serait bien. Celle qui est un peu seule, celle qui n'est pas trop jeune, juste à peine majeure. Et je la regarde, et je prie. Je prie les kamis pour qu'elle ait une meilleure vie, là où je l'emmène. Loin de la pauvreté, de la famine. Et je la donne en pature, à ces loups enragés, ces bêtes de sang. Chaque jour, je me hais d'être celui que je suis devenu. Je me dis que si j'avais été vendu à quelqu'un d'autre, les choses seraient différentes. Je me dis que, si j'avais été un homme, je me serais battu. Si j'avais été un homme, j'aurai tenu ma promesse. J'aurai donné ma vie, plutôt que de la payer maintenant. Tu sais pour toi, j'aurai soulever des montagnes. Mais maintenant c'est trop tard. Je peux prier les Kamis, espérer atteindre ces maisons closes pour t'y trouver sans même être sûr que t'y seras, je peux démembrer des inconnus, je ne suis plus rien. Je suis une ombre errante, qui obéit à son supérieur. Je vis dans la peur, j'incarne la mort avec réussite. Chaque jour on me redoute. Chaque jour on me supplie. Je n'ai pas le droit de verser une larme pour un ongle que l'on m'arrache. Je n'ai pas le droit de pleurer pour deux doigts coupés alors que je désosse des personnes encore vivante. J'ai promis d'être un homme. J'ai promis, que, plus jamais, quelqu'un ne m'arrachera ce pourquoi je vis. Personne ne prendra les personnes qui rythment ma vie, personne ne s'emparera des êtres que je chéris le plus au monde. Je suis un homme. Je ne faiblis plus, je n'hésite plus. Une balle, un coup de couteau, je ne réfléchis plus. Je te regarde dans les yeux, tes yeux larmoyants, qui me supplient de te laisser une chance. Tes yeux emplient de tristesse, qui luttent, qui cherchent le moindre signe de faiblesse dans mon regard. Je te vois, te débattre. J'entends ton âme hurler. Si tu savais combien je m'en voulais, si tu savais combien j'étais désolé. Le soir, ton visage me hante. Toutes ces nuits, je me rappelle. Je sais que tu m'appelles, je sais que tu me hantes. Mais je suis un homme. Je fais des sacrifices. Je ne ferais confiance à aucun de vous. Plus jamais vous ne me laisserez le doute en moi. Plus jamais mes émotions me consumeront. J'ai fait la promesse de la protéger. J'ai fait la promesse de la retrouver, de la ramemer à la maison. Elle était tout mon monde. Je n'ai pas sacrifié autant de vie pour m'arrêter en chemin. Tout ce que j'ai fait ne sera pas vain. Je supprimerai des millions de vie pour en sauver qu'une seule si il le fallait. Si il le fallait, je tuerais tout le monde pour te ramener. Tous les méchants des films sont considérés comme méchant car ils préfèrent sacrifier le monde entier pour sauver un seul être. 1 vie vaut-elle plus que 10? Ces dix personnes sont-elles des bonnes personnes ? Et si, cette seule et uni.que personne en valait plus que dix ? A quoi bon sauver le monde entier si mon monde c'était toi ? On est tous le méchant de quelqu'un. Mais peut-être que je serai son chevalier sur un grand cheval blanc, pour elle. Tu me reviendras Sayu. Reviens moi."